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  • Aude Raimondi

Photos: 

  • Nicolas Righetti | lundi13

Voirie géante pour un recyclage XXL

Roue de vélo, morceaux d’isolation, médicaments, aiguilles, déchets sensibles… La voirie des HUG regorge d’objets en tous genres. Ses employés, souvent dans l’ombre, effectuent un travail essentiel pour la sauvegarde de la planète.

Six mille tonnes de déchets. Chaque année, les HUG produisent à eux seuls une quantité de détritus comparable à celle de la ville de Plan-les-Ouates. Et comme dans toute ville qui se respecte, un service de voirie met un point d’honneur à les trier afin d’en recycler un maximum. Dans les sous-sols du bâtiment principal du centre hospitalier, quatorze employés s’activent dans un ballet incessant. Leur mission : récupérer les poubelles aux quatre coins du site et les rapatrier au Service de voirie pour procéder à un tri méticuleux.

«Ici nous ne parlons pas de poubelles. Tout ce que nous manipulons est considéré comme de la matière que l’on peut valoriser», corrige Olivier Raedisch. À la tête du secteur depuis 2014, l’homme ne cache pas sa fierté lorsqu’il évoque le taux de recyclage de la voirie des HUG, qui s’élève désormais à 52%. C’est mieux que le canton de Genève, qui n’atteint pas encore les 50%. Pour parvenir à ce résultat, quelques principes sont nécessaires : «Chaque collaborateur doit trouver un sens à son travail. Ici, chacun sait donc comment la matière pourra être recyclée et réutilisée grâce au tri effectué», explique Olivier Raedisch.

Chacun doit faire sa part

Une organisation sans faille est également indispensable. Le point de départ de la chaîne de recyclage se trouve dans les différents services de l’hôpital. Les patients et soignants font partie intégrante du processus. Plus on respecte les consignes en triant les déchets dans les poubelles dédiées, plus la valorisation de la matière pourra être effectuée ensuite. Pour rendre tout ceci plus intuitif, les filières de tri sont séparées selon trois couleurs.

D’abord les sacs noirs, qui contiennent des ordures ménagères. Pour des questions d’hygiène, ces derniers sont directement acheminés à l’incinération, sans être ouverts. Les sacs transparents, en revanche, sont sans doute ceux qui donnent le plus de travail aux employés de la voirie. Ils renferment tous les déchets recyclables, du PET au papier en passant par les capsules de café. Une fois arrivés au centre de tri, ces sacs sont examinés afin de déterminer s’ils contiennent des objets non conformes. Emilio Musio, employé à la voirie depuis quinze ans, se penche pour récupérer une peluche au milieu du papier. «On trouve souvent tout et n’importe quoi dans ces sacs», soupire-t-il.

Des déchets parfois dangereux

Au fond à gauche, l’un de ses collègues, Ricardo Monney, empile avec précaution des boîtes jaunes. Celles-ci renferment les déchets liés aux activités de soins, c’est-à-dire des pansements, des matériaux souillés ou encore des aiguilles. Pour éviter tout risque infectieux, ces boîtes doivent être manipulées avec précaution et éliminées sans être ouvertes. «C’est un métier qui demande d’être minutieux et consciencieux», souligne l’employé. Si ces déchets atterrissent au mauvais endroit, les conséquences peuvent être graves. Pour éviter de se piquer avec une aiguille jetée par erreur dans une poubelle, le personnel de la voirie porte des gants de protection. La vigilance est donc de mise.

Derrière la pile de boîtes jaunes, un petit tracteur tirant plusieurs sacs s’engouffre dans les sous-sols de la voirie. Comme chaque véhicule qui pénètre ici, il passe devant un détecteur de radioactivité. Suite à un examen ou à un traitement (scintigraphie osseuse, radiothérapie), une petite quantité de molécules radioactives, éliminées par les urines, peuvent se retrouver dans les draps. «Nous sommes dans un hôpital. Il ne faut pas oublier que nous transportons des matériaux potentiellement dangereux», rappelle Olivier Raedisch. Si un taux de radioactivité trop élevé est détecté dans l’un des sacs, il sera placé dans une sorte de bunker, le temps que ses valeurs redeviennent normales.

Comme dans tout établissement médical, les HUG doivent aussi gérer une question sensible : l’élimination des déchets pathologiques. Il s’agit de tissus humains, généralement issus des blocs opératoires. Après analyses, ce sont les membres de la voirie qui les récupèrent pour les envoyer à l’incinération. «Lors de ces tâches particulières, je n’ai jamais dû demander à un employé de faire attention. C’est automatique. Chacun a une grande conscience de ce qu’il transporte et le fait d’une manière extrêmement respectueuse», souligne Olivier Raedisch.

La voirie des HUG en chiffres

4150 tonnes

de déchets urbains/industriels.

379 tonnes

de déchets de chantiers.

600 tonnes

de déchets spéciaux.

Les boîtes jaunes renferment les déchets liés aux activités de soins, c’est-à-dire des pansements, des matériaux souillés ou encore des aiguilles. Pour éviter tout risque infectieux, elles doivent être manipulées avec précaution et éliminées sans être ouvertes.

recyclage

Chaque collaborateur sait comment la matière pourra être recyclée et réutilisée grâce au tri effectué.

Olivier Raedisch

Olivier Raedisch

recyclage aux HUG
recyclage aux HUG
recyclage aux HUG

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  • Aude Raimondi

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  • Nicolas Righetti | lundi13
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