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  • Clémence Lamirand

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  • HUG | Clémence Lamirand

Programme humanitaire au Népal, un an après

Le Laboratoire de cinésiologie des HUG a installé, en 2023, un laboratoire d’analyse de la marche à l’hôpital népalais de Dharan. Aujourd’hui, le lien perdure entre les deux équipes et de nouveaux projets sont à l’étude.

En septembre dernier, le Dr Ashish Pandey, chirurgien orthopédiste népalais, a retrouvé aux HUG l’équipe du Laboratoire de cinésiologie, qu’il connaît bien. Celle-ci avait en effet installé quelques mois plus tôt un laboratoire d’analyse de la marche de haute précision, qui améliore la prise en charge d’enfants avec des troubles sévères de la marche, dans son hôpital, le B.P. Koirala Institute of Health Sciences (BPKIHS), à Dharan.

Fin 2023, grâce à des fonds émanant des HUG, une partie de l’équipe du Laboratoire de cinésiologie de Genève (Alice Bonnefoy-Mazure, le Pr Stéphane Armand et le Dr Geraldo de Coulon) s’était ainsi rendue sur le campus hospitalo-universitaire de Dharan. «Nous voyagions avec de nombreuses valises, car nous avons dû amener tout le matériel avec nous ! Là-bas, tout est très différent d’ici. Ce voyage a été extraordinaire, autant sur les plans professionnel que culturel et émotionnel», se souvient Alice Bonnefoy-Mazure, physicienne spécialisée.

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Des contacts hebdomadaires

L’installation a été rapide et la formation des équipes efficiente. Désormais, le Dr Pandey est le responsable du laboratoire de Dharan. Il gère tout, du système informatique aux examens, et reste en collaboration étroite avec l’équipe genevoise. Il lui présente en effet les cas avant de réaliser les interventions chirurgicales, décidées suivant les recommandations. «Nous échangeons une fois par semaine, par visioconférence. Tous nos cas sont discutés et les avis de chaque spécialiste partagés, notre but commun étant d’apprendre des autres», décrit le Dr de Coulon, chirurgien en orthopédie pédiatrique aux HUG.

Le matériel installé à Dharan permet, tout comme à Genève, une analyse fine des troubles de la marche des patients et patientes. «Il nous aide à mieux comprendre ces troubles chez une personne donnée et à déterminer quel sera le traitement le plus adapté : chirurgie, physiothérapie, orthèses, etc. Et ainsi, améliorer la prise en charge», explique le Pr Armand, responsable du laboratoire des HUG. Cet examen est particulièrement utile en cas de paralysies cérébrales provoquant des troubles sévères de la marche.

Programme humanitaire au NépalDes projets pour l’avenir

Alors que le laboratoire népalais célèbre son premier anniversaire, l’heure est au bilan. «Il est très positif», se réjouit le responsable népalais. Plus de 25 examens ont été réalisés et des liens forts se sont créés sur la durée. «Un de nos objectifs initiaux était d’ailleurs que le projet se déploie sur le long terme et qu’il rende les médecins autonomes, autant dans l’utilisation du matériel que l’interprétation des résultats. Nous envisageons maintenant de retourner sur place pour compléter leur installation», raconte le Dr de Coulon. Car, pour le moment, celle de Dharan dispose d’outils pour la capture 3D des mouvements, mais pas pour l’analyse de l’activité musculaire, des forces ou des pressions plantaires. «Il serait formidable de disposer des mêmes technologies qu’aux HUG, car les résultats obtenus apportent un réel plus pour notre pratique», confie le médecin népalais qui, parallèlement, aimerait aussi développer d’autres projets, de recherche notamment, dans son hôpital. Des projets qui nécessitent davantage de ressources sur place et des financements, mais qui renforceraient encore un peu plus la collaboration unique entre les HUG et l’hôpital de Dharan.

Une relation de longue date

Bien avant le projet de laboratoire d’analyse de la marche, un lien très fort unissait déjà les HUG et le BPKIHS, le deuxième plus grand hôpital du Népal après celui de Katmandu. Ainsi, le Pr François Chappuis, médecin-chef du Service médecine tropicale et humanitaire des HUG, a déjà mené de nombreux projets humanitaires à Dharan, tout comme le Pr Stéphane Sizonenko, spécialiste en néonatologie. «Nous sommes quant à nous arrivés après cette construction de partenariat incroyable. Nous n’aurions jamais pu monter notre projet de cinésiologie sans elle et tout le travail fourni par le passé», souligne le Dr Geraldo de Coulon, chirurgien en orthopédie pédiatrique aux HUG.

Equipe du Programme humanitaire au Népal

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