L’endoscopie dite «haute» examine le système digestif sur 1,2 m, jusqu’au niveau de la partie haute de l’intestin grêle (le duodénum). Tandis que par voie basse, la coloscopie explore le côlon et la partie inférieure de l’intestin grêle (l’iléon). Éclairage avec le Dr Philippe Bichard, médecin adjoint au Service de gastro-entérologie et d’hépatologie.
Préconisée dans un cadre préventif pour le dépistage du cancer colorectal, la coloscopie (pratiquée sous sédation) s’envisage aussi en cas de diarrhée ou de constipation chroniques, d’anémie inexpliquée, de douleurs inhabituelles ou encore de saignements. Elle est aussi souvent utilisée pour le diagnostic et le suivi de pathologies telles que les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Innovation majeure : l’intelligence artificielle est en cours d’intégration pour le dépistage et la caractérisation des lésions.
50
L’âge préconisé pour effectuer un dépistage du cancer colorectal (plus tôt dans certains cas).
Et ce n’est pas tout, puisque la coloscopie s’est muée au fil des années en procédure interventionnelle effectuant des traitements à part entière. Résection de polypes et de tumeurs superficielles, cautérisation en cas d’hémorragie : elle doit ses nouvelles aptitudes aux outils qu’elle contient (caméras haute définition, colorations virtuelles, systèmes de dissection et de suture), toujours plus miniaturisés, performants et innovants.
Alliée de l’imagerie, l’endoscopie s’associe désormais à l’échographie avec l’écho-endoscopie. Si elle prend le plus souvent la forme d’un endoscope, fin tuyau flexible équipé d’un arsenal de fonctionnalités et relié à un écran, l’endoscopie diagnostique existe aussi aujourd’hui sous les traits d’une gélule appelée Pillcam. Longue d’environ 3 cm et contenant une caméra transmettant ses images par ondes à un récepteur porté dans une ceinture, cette pilule avalée par le patient ou la patiente permet d’observer la partie médiane de l’intestin grêle (jéjunum et iléon), inaccessible par l’endoscopie classique.
1,6 m
La longueur du système digestif que la coloscopie parvient à explorer. Pour la partie médiane de l’intestin grêle, un dispositif révolutionnaire – la Pillcam – a fait son apparition.
Témoignage, CHRISTINE, 60 ans
« C’est une expérience de vie pleine d’apprentissages »
«Quatre mots, c’est tout ce qui me reste de la consultation qui a suivi la coloscopie que j’ai faite il y a un an. Ces mots : tumeur, cancer, opération, chimiothérapie. Car n’ayant aucun symptôme, j’y allais sereine. Le diagnostic a été un moment de sidération absolue. Se sont ensuivis une intervention chirurgicale et le début de la chimiothérapie, que j’ai très mal supportée. Dans un état d’épuisement critique, j’ai été hospitalisée plusieurs semaines et ai dû arrêter mon traitement. C’est la rencontre avec le Dr Thibaud Kössler, responsable de l’Unité des tumeurs digestives au Service d’oncologie des HUG, qui m’a aidée à le reprendre, par le biais d’un nouveau protocole de soins. Je me suis sentie écoutée, tant sur le plan médical qu’humain. À nouveau, la chimiothérapie a été éprouvante, mais bien moins que la première fois et, surtout, elle a été associée à une prise en charge exceptionnelle, incluant le suivi par une psycho-oncologue et un programme de médecine intégrative. J’ai ainsi découvert l’hypnose et le shiatsu, qui apportent des bienfaits inestimables sur le corps et les pensées. En attente d’un nouveau scanner (le précédent avait montré de bons résultats), j’avance à mon rythme. C’est une expérience de vie à laquelle je ne m’attendais pas, mais elle est pleine d’apprentissages… Je m’autorise à prendre soin de moi, à m’écouter, à redéfinir des priorités et je cultive la gratitude. Sans le soutien des médecins et des proches quand la maladie survient, rien n’est possible.»
Dossier Maladies digestives : Mieux prévénir et soigner
Texte:
- Laetitia Grimaldi
Photos:
- Bogsch & Bacco