Texte: 

  • Clémentine Fitaire

Photos: 

  • Porteur de valise. Jacques de Loustal (*1956). Technique : Affiche / reproduction

L’art s’invite en médecine palliative

Selon Matisse, «l’art est une évasion de la réalité». Cette maxime s’applique parfaitement au projet ArtPAL qui propose d’accrocher des œuvres dans les chambres des patientes et des patients.

S’appuyant sur les conclusions d’un vaste rapport de l’Organisation mondiale de la santé soulignant l’impact significatif de l’art sur la santé, le Service de médecine palliative et ArtHUG – consacré à la promotion de la culture à l’hôpital – le transportent au chevet des personnes hospitalisées. Une fois l’un des tableaux sélectionnés dans la vaste collection des HUG, celui-ci est accroché dans la chambre. Il peut ensuite, au choix, y rester toute la durée du séjour ou être changé chaque semaine. «L’art mobilise l’individu dans ce qu’il y a de plus vivant en lui. C’est une fenêtre ouverte sur un monde intérieur qui aide à s’évader de la dynamique de souffrance», explique Cristina Anzules, art-thérapeute impliquée dans le projet ArtPAL.

Un choix qui n’a rien d’anodin

Porteur de valise - Jacques de Loustal (*1956)Qu’il soit coloré, énigmatique, abstrait ou figuratif, le tableau est un objet de projection qui n’est pas adopté par hasard. Il vient en effet réveiller des souvenirs, provoquer une émotion, apporter de la force ou encore servir de support pour communiquer avec le personnel soignant. «Il offre, en outre, un certain contrôle à des patientes ou patients gravement atteints dans leur santé, dans une période de leur vie où c’est plutôt la maladie qui prend le pouvoir», relève la Dre Lisa Hentsch, médecin adjointe au Service de médecine palliative.

Parfois, les œuvres sélectionnées sont sombres, voire sinistres, ce qui peut interpeller les équipes. «Mais nous savons que les tableaux sont justement choisis parce qu’ils résonnent avec ce que certaines personnes sont en train de vivre», poursuit la spécialiste.

À noter que d’autres préfèrent laisser les murs nus. «C’est une volonté qui doit être respectée, car choisir un tableau pour l’installer dans sa chambre, c’est aussi s’inscrire dans un lieu où on n’a pas forcément envie d’être», conclut Cristina Anzules.

Le projet ArtPAL bénéficie du soutien de la Fondation privée des HUG.

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  • Clémentine Fitaire

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  • Porteur de valise. Jacques de Loustal (*1956). Technique : Affiche / reproduction
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