Texte: 

  • Giuseppe Costa

Photos: 

  • Bogsch & Bacco

Votre parole compte

Les personnes suivies pour un cancer répondent toutes les semaines à des questions portant sur leur traitement oncologique et leur qualité de vie.

Le principe est simple : cliquer sur un lien, accéder à une plateforme sécurisée et répondre à un questionnaire. Le résultat est tangible : le ou la patiente enregistre directement ses symptômes. « Il n’y a ni intermédiaire ni interprétation possible. Cela favorise des soins centrés sur la personne. C’est la meilleure manière de lui donner la parole et il est démontré que cela améliore la prise en charge », s’enthousiasme le Dr Alfredo Addeo, médecin adjoint agrégé au Service d’oncologie. Depuis 2019, il propose le résultat rapporté par le ou la patiente – patient reported outcome (PRO) en anglais – avec des bénéfices indéniables dans le suivi et l’identification des besoins. Les HUG sont d’ailleurs parmi les premiers hôpitaux de Suisse à proposer le PRO de manière électronique grâce au soutien de la Fondation privée des HUG. Et la barrière numérique ne pose pas de problème. « Même les personnes âgées acceptent volontiers cette modalité. Un ordinateur, une tablette ou un smartphone suffisent. La compliance est quasi complète et les personnes qui arrêtent en cours sont rares », relève-t-il.

Consultation mieux orientée

« Au cours des sept derniers jours, à quelle fréquence avez-vous eu des nausées ? » « Êtes-vous capable de monter et descendre les escaliers à un rythme normal ? ». Les questions portent soit sur la toxicité et les effets indésirables du traitement en cours (chimiothérapie, immunothérapie), soit sur la qualité de vie. Les patient-es y répondent chaque semaine. Ainsi, lors du rendez-vous suivant, qui a lieu généralement toutes les deux ou trois semaines, l’oncologue identifie des besoins qui pourraient autrement passer inaperçus. « La consultation est plus efficace et ciblée, car nous l’orientons en fonction des problèmes relevés. Cela améliore notre relation avec les patients », remarque le Dr Addeo. Un exemple ? « Comme une personne avait souffert de douleurs passagères pendant quelques jours, j’ai adapté le traitement de morphine entre deux séances de chimiothérapie pour éviter que cela se poursuive », répond-il. Bien sûr, en cas de problèmes graves (fièvre, fortes douleurs abdominales, etc.), la personne doit appeler sans attendre le médecin qui la suit.

Fluidité des échanges

Francis, 69 ans, est traité depuis deux ans par immunothérapie pour un cancer du poumon. Il a rendez-vous désormais toutes les six semaines pour recevoir son traitement. « C’est important que mon médecin soit bien informé, qu’il connaisse mon historique. Il y a une fluidité dans nos échanges, il me pose les bonnes questions et peut ainsi bien me prendre en charge. Comme ça lui est utile, j’en bénéficie en retour », dit-il, satisfait du suivi et de l’excellente qualité des soins dont il bénéficie aux HUG.

Texte: 

  • Giuseppe Costa

Photos: 

  • Bogsch & Bacco
Partager
En savoir plus

Mots clés: 

Autres articles