Pascal donne depuis 30 ans son sang ou ses plaquettes. Personnel attentionné, ambiance chaleureuse, le CTS est devenu une famille.
« Je dédie mon 300e don au centre de transfusion sanguine », dit sobrement Pascal. Avant d’ajouter, tout sourire : « Au CTS, j’y viens et j’y reviens ! Comme à l’hôtel. En 30 ans, c’est devenu une famille avec son personnel attentionné et une ambiance chaleureuse. Les infirmières font un travail incroyable et sont aux petits soins. Le lieu est confortable et accueillant. »
L’histoire remonte à 1982 : Pascal donne son sang, pour la première fois, alors qu’il fait son école de recrue. L’année suivante, il vient au centre de transfusion sanguine (CTS) sous l’impulsion d’une connaissance qui y travaillait. Depuis lors, il prend très régulièrement le chemin de l’hôpital : au début pour donner son sang quatre fois par an pendant quinze minutes et depuis vingtcinq ans tous les mois en restant près de deux heures pour le don de plaquettes. Celles-ci sont obtenues à l’aide d’un séparateur de cellules. Une fois le sang traité par la machine, il est restitué au donneur. « Je viens toujours entre midi et deux: prise de sang préliminaire, prélèvement et petite restauration avant le retour au travail. En plus, j’ai un coup de pep en repartant comme si mon corps était stimulé à fabriquer de nouveau ce qu’on lui a prélevé ! »
Sauver des vies
Mais qu’est-ce qui pousse encore Pascal à se déplacer tous les mois à l’hôpital ? « J’ai beaucoup réfléchi à la symbolique : aider à guérir, ça me plaît. Contribuer à sauver des vies, c’est une noble cause.» Sa réflexion porte aussi sur le contexte de ce geste: « Le don est simple, mais il est essentiel que la personne soit sincère lorsqu’elle remplit le questionnaire médical afin d’assurer la sécurité du receveur. De plus, cela doit rester bénévole: si c’était rétribué, on perdrait l’essence même de cet acte de solidarité.» Pascal a plein de souvenirs. Il s’en remémore un: « Un jour, on m’a appelé, car une petite fille avait une leucémie et mon sang était compatible avec le sien : je suis venu six fois en trois mois. C’est une symbolique puissante: sauver ou prolonger la vie d’un enfant ». Dernier message à tous ceux qui hésitent encore à franchir la porte du CTS: « Donner un peu de soi pour ceux qui en ont besoin est un geste d’humanité gratuit qui coûte… juste un peu de temps.» Et d’ajouter modestement: « Ce qui est important, c’est le don et moins la fréquence.»
Pour Pascal, « contribuer à sauver des vies est une noble cause ».
« La vie arrive en moi »
Au début, le diagnostic. Chantal, 55 ans, souffre d’une leucémie lymphoïde chronique. Ensuite, trois séries de chimiothérapies qui s’enchaînent sans succès. Enfin, le dernier espoir : la greffe de cellules souches hématopoïétiques. Elles ont la propriété de donner naissance à toutes les cellules sanguines (globules rouges, globules blancs et plaquettes) et proviennent d’un donneur présentant des compatibilités génétiques. « Dans mon cas, j’ai bénéficié du don de ma sœur. Je me souviens de ce 7 avril 2011: c’était très émouvant. J’ai reçu ce liquide par intraveineuse. A la fin de la poche, moins dense, les gouttelettes formaient une myriade de petits papillons roses: voilà, c’était la vie qui arrivait en moi », se souvient-elle.
Le combat n’est pas gagné: s’ensuivent, sur une année, de multiples transfusions de globules rouges et de plaquettes. « Au fur et à mesure que la greffe prenait, le rythme a diminué. A chaque poche reçue, je remerciais dans mon for intérieur tous ces donneurs anonymes. Je suis également très reconnaissante à toute l’équipe soignante, au centre de transfusion sanguine et aux progrès de la médecine. Que je sois là est un miracle. On m’a sauvé la vie. J’ai la chance de voir grandir mes petits-enfants », ajoute Chantal.
Dossier don du sang
- Donner son sang pour sauver des vies
- «Au CTS, j’y viens et j’y reviens!»
- Don du sang : vrai ou faux ?
- A la recherche du risque zéro
- Une question de vie et de mort
Texte:
- Giuseppe Costa
Photos:
- Pulsations
Don du sang
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