Texte: 

  • Laetitia Grimaldi

Photos: 

  • Bogsch & Bacco

Innovations en neurochirurgie

Zoom sur la stimulation cérébrale profonde

La technique a révolutionné la prise en charge de nombreuses personnes atteintes de mouvements anormaux, causés notamment par la maladie de Parkinson. Son principe : moduler l’activité de certains circuits cérébraux par le biais d’une stimulation électrique de haute fréquence. « Il s’agit en quelque sorte de brouiller le message dans ces régions devenues anormalement hyperactives », explique le Pr Shahan Momjian, médecin adjoint agrégé au Service de neurochirurgie. Pour ce faire, des électrodes sont introduites dans une zone profonde du cerveau, siège de ces dysfonctionnements. 

« Il y a plus de trente ans, la méthode était beaucoup plus radicale, puisqu’elle reposait sur la destruction chirurgicale de certaines de ces régions, ce qui n’était pas toujours sans certaines conséquences pour les patients. Aujourd’hui, nous obtenons d’excellents résultats : l’intervention a généralement peu d’effets secondaires et atténue suffisamment les symptômes, comme les tremblements, pour permettre de diminuer, parfois même stopper, la prise de médicaments », indique le spécialiste. L’intervention reste relativement lourde et complexe et, pour la maladie de Parkinson, elle ne peut aujourd’hui être proposée qu’aux patients et patientes âgées de moins de 70 ans et ne présentant pas de déclin cognitif. « Pour les personnes plus fragiles, de nouvelles techniques, reposant sur des ultrasons, se développent et montrent des résultats également très encourageants », se réjouit le Pr Momjian.

La réalité virtuelle s’invite au bloc opératoire

Plongée dans la salle hybride des HUG où les opérations du cerveau se déroulent désormais de plus en plus avec l’appui d’un paramètre nouveau : la réalité augmentée. Un air de science-fiction très vite occulté lors des interventions par la précision inouïe de l’équipe médicale à l’œuvre. L’un des plus fervents partisans de cette technologie 2.0, le Dr Julien Haemmerli, chef de clinique au Service de neurochirurgie, vient d’être récompensé d’un prix lors de la Journée de la recherche clinique des HUG pour ses travaux. « Nous avons mis en évidence que la réalité augmentée accroît notablement la sécurité et la précision du geste opératoire », explique le neurochirurgien. Si elle repose sur l’introduction d’objets virtuels dans un champ visuel réel – à l’instar de la vitesse s’affichant sur un parebrise de voiture par exemple –, la réalité augmentée prend une dimension spectaculaire au bloc opératoire. « Avant l’opération, nous réalisons une série de modélisations à partir des images IRM, scanner, radiographies, etc. du patient ou de la patiente. Ainsi, sa peau, son crâne, ses artères et surtout la lésion à opérer se muent sur écran en objets virtuels que nous pouvons visualiser séparément. Implémentées dans le microscope et les écrans connectés, ces images guident alors le geste opératoire tout au long de l’intervention », poursuit le spécialiste. Et la prouesse va plus loin encore : soutenue par un système de caméras, la neuronavigation s’ajuste en temps réel. « Nous parlons dès lors de réalité mixte », note le Dr Haemmerli. Une intervention plus sûre et précise, moins invasive aussi, comme le confirme l’expert : « Avec ces modélisations, nous visualisons à l’avance la trajectoire optimale de l’intervention, limitant ainsi considérablement les incisions et possibles dommages moins invasive aussi, comme le confirme l’expert : « Avec ces modélisations, nous visualisons à l’avance la trajectoire optimale de l’intervention, limitant ainsi considérablement les incisions et possibles dommages opératoires. »

 

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  • Laetitia Grimaldi

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