Davantage qu’un simple « S » dessiné par la colonne vertébrale, la scoliose expose à de nombreuses complications si elle n’est pas prise en charge de façon précoce. Zoom sur la forme la plus fréquente : la scoliose idiopathique. Par définition, elle est sans causes apparentes, mais à surveiller dès le plus jeune âge.
Le dépistage
Le plus souvent, la scoliose idiopathique apparaît à l’adolescence, mais un dépistage annuel par un ou une médecin généraliste ou pédiatre est recommandé dès l’enfance.
L’examen de base
Pour l’observation de la colonne vertébrale, l’enfant doit se placer de dos, pieds joints et bras ballants, puis se pencher en avant, jambes tendues, mains jointes et bras tendus vers le sol.
4 signes caractéristiques
En position debout :
1- Épaule plus haute que l’autre
2- Omoplate proéminente
3- Pli de la taille plus marqué d’un côté
En position fléchie :
4- Gibbosité (bosse)
Le scoliomètre
Outil de dépistage par excellence de la scoliose, le scoliomètre se présente comme un niveau à bulle. Un degré de déviation supérieur ou égal à 5° justifie des investigations supplémentaires.
En cas de doute
Selon le degré de déviation constaté, plusieurs options : une surveillance régulière, des examens radiologiques complémentaires ou une prise en charge par un centre d’orthopédie pédiatrique.
Complications
Si elle n’est pas prise en charge, ou si elle l’est trop tardivement, la scoliose peut évoluer tout au long de la vie et avoir des conséquences multiples :
- douleurs
- gibbosité (bosse)
Dans les cas très sévères :
- troubles respiratoires.
Traitements
Si la scoliose est confirmée, tout l’enjeu est d’éviter une évolution vers un stade sévère, qui continuera à progresser malgré la fin de la croissance. Lors du diagnostic, un score est établi en prenant en compte de nombreux paramètres tels que l’amplitude de la courbure, l’âge de l’enfant, de l’adolescent ou de l’adolescente, la croissance résiduelle (pic de croissance atteint ou pas).
Trois cas de figure sont alors possibles :
- Degré de déviation < 20° : surveillance régulière + physiothérapie spécifique (selon les cas).
- Degré de déviation > 20° avant le pic de croissance ou > 25° après le pic de croissance : traitement par corset (durée moyenne : 2 à 3 ans).
- Degré de déviation > 40° : intervention chirurgicale (généralement réservée aux adolescents, adolescentes et jeunes adultes, en raison des risques de complications augmentant avec l’âge).
Causes
Aujourd’hui, la piste la plus probable pour expliquer la scoliose idiopathique est génétique. D’où l’importance d’une vigilance accrue en cas d’antécédents familiaux de scoliose. À noter que si les scolioses légères sont plus fréquentes chez les garçons, les versions sévères sont prédominantes chez les jeunes filles et les adolescentes.
Autres scolioses
Si dans la grande majorité des cas les scolioses sont idiopathiques, elles découlent aussi de :
- Pathologies neuromusculaires (myopathie, par exemple)
- Malformations congénitales (de naissance)
- Syndromes spécifiques
Une déformation en 3D
La scoliose se définit comme une inclinaison latérale de la colonne vertébrale associée à une rotation des vertèbres. Cette torsion engendre une déformation en trois dimensions et l’apparition d’une bosse caractéristique au niveau du tronc.
L’angle de Cobb
Obtenu suite aux examens radiologiques, l’angle de Cobb détermine l’amplitude de la déformation de la colonne vertébrale. Il est défini grâce aux droites tracées à partir des deux vertèbres les plus inclinées.
4 %
de la population est atteinte de scoliose.
80 %
des scolioses idiopathiques sévères touchent les filles.
Texte:
- Laetitia Grimaldi
Photos:
- Muti | Folioart
Expert:
Dr Romain Dayer, médecin adjoint agrégé, responsable de l’Unité d’orthopédie et traumatologie pédiatriques des HUG