Après son diagnostic de diabète de type 2, Carole* a suivi un programme de cinq jours proposé depuis peu aux HUG. Elle en est ressortie avec une meilleure connaissance de sa maladie, des conseils d’exercice physique adaptés à son quotidien et, surtout, avec une grande motivation pour prendre soin d’elle.
Carole a toujours été en bonne santé, tout comme ses parents et ses grands-parents avant elle. Alors, quand son médecin lui conseille de perdre du poids en raison de ses taux de cholestérol et de glycémie qui frôlent les limites supérieures, elle minimise la situation. Mais elle le sait, depuis le milieu de la quarantaine, elle a pris plus de 20 kg, au fil des années, d’abord après son divorce, puis en arrêtant de fumer. «Cela m’ennuyait, mais sans toutefois me motiver à changer mes habitudes», explique cette Genevoise de 66 ans, issue d’une famille d’hôteliers et d’hôtelières de Lugano et retraitée depuis peu. Le déclic survient lorsqu’elle dépasse les 100 kg et qu’elle doit faire une coloscopie : aucun cabinet ne l’accepte en raison de son surpoids. Elle prend alors conscience du sérieux de sa situation et décide de faire un bilan aux HUG. Une prise de sang révèle un diabète de type 2. «J’étais sous le choc, car j’allais devoir vivre avec cette maladie pour le restant de ma vie», se souvient-elle. Sa médecin lui propose d’intégrer sans attendre le programme de cinq jours pour personnes diabétiques des HUG. «J’avais des réticences, mais elle a insisté sur l’importance d’agir dès le diagnostic. Et elle avait raison », confie cette mère de trois enfants qui s’occupe aujourd’hui activement de ses trois petites-filles.
Dans le cadre de ce programme, Carole suit des ateliers pratiques et participe à des groupes de parole animés par une équipe interdisciplinaire comprenant médecins, psychologues, diététiciennes, physiothérapeute ou encore infirmières spécialisées.
Gérer la maladie au quotidien
«J’y ai appris énormément sur le diabète et sa gestion au quotidien. J’ai surtout compris l’impact de l’alimentation et de l’activité physique. Cela m’a motivée», explique la sexagénaire. Dès lors, elle se fixe un objectif ambitieux : la rémission. «Je veux tout faire pour éviter les médicaments», affirme-t-elle avec détermination. Les groupes de parole ont aussi marqué son parcours. «L’atmosphère, à la fois bienveillante et sans jugement, m’a fait un bien fou. Savoir que je ne suis pas seule face à cette maladie, c’est précieux.» Un atelier d’art-thérapie l’a particulièrement touchée : «Nous devions peindre un tableau pour exprimer nos émotions lors du diagnostic. Certaines personnes ont pleuré, d’autres ont laissé leur feuille blanche, d’autres encore l’ont remplie de couleurs vives… C’était un moment vraiment intense. L’équipe soignante a fait un travail exceptionnel. À la fin du programme, je me sentais libérée d’une partie du poids de la maladie.»
Des projets adaptés et réalistes
En pratique, Carole a apprécié d’élaborer, aux côtés de l’équipe médicale, des mini-projets de changement personnalisés. «Nous avons fixé des objectifs adaptés à ma situation, sans pression», souligne-t-elle. Aujourd’hui, par exemple, elle marche vingt minutes sans pause, trois fois par semaine. Côté alimentation, elle parvient désormais à mieux structurer ses repas. Pour l’accompagner dans sa volonté de repasser sous les 100 kg, elle prend un médicament – analogue de GLP-1, favorisant la perte de poids. «J’ai perdu 4 kg et j’espère poursuivre sur cette lancée. Mon taux d’hémoglobine glyquée (valeur reflétant le taux moyen de sucre dans le sang pendant les trois derniers mois, ndlr) est passé de 6,8% lors du diagnostic à 6,3%**. Encore quelques efforts et je pourrai peut-être atteindre la rémission», conclut-elle, pleine d’espoir.
* Prénom d’emprunt.
** Pour être considéré comme normal, le taux d’hémoglobine glyquée doit être inférieur à 5,7%.
Diabète de type 2 : considéré comme une maladie chronique, il se développe souvent en raison du surpoids et d’un manque d’activité physique. En Suisse, il concerne plus de 500 000 personnes. Il perturbe le métabolisme du glucose dans l’organisme, principalement à cause d’une résistance à l’insuline ou d’une baisse de sa production par le pancréas. S’il est impossible de le guérir, il peut être contrôlé. Appelé «rémission», cet état correspond à une période prolongée durant laquelle les taux de glucose dans le sang restent dans les normes en l’absence de traitement médicamenteux.
Texte:
- Geneviève Ruiz
Photos:
- Pulsations










