Texte: 

  • Clémentine Fitaire

Photos: 

  • Muti

La chambre hyperbare

Pratiquée dans une chambre (ou caisson) pressurisée, l’oxygénothérapie hyperbare est un traitement qui administre de l’oxygène afin de favoriser la cicatrisation des tissus. Elle est utilisée pour atténuer certains effets secondaires de la radiothérapie, le traitement de plaies ou encore dans des situations d’urgence.

Sécurité et contrôle

Les HUG sont le seul hôpital public de Suisse à disposer, depuis 2009, d’un caisson hyperbare. Ce dispositif médical sécurisé est agréé par la Société suisse de médecine hyperbare. Une équipe spécialisée (infirmier ou infirmière, technicien ou technicienne et médecin) assure une surveillance permanente durant la séance, selon le code européen de bonne pratique.

100%

La teneur en oxygène du gaz suroxygéné utilisé durant une séance d’oxygénothérapie hyperbare.

Indications

L’oxygénothérapie hyperbare est indiquée en cas de :

  • Plaie à cicatrisation difficile*
  • Lésion des tissus après radiothérapie*
  • Infection de l’os*
  • Accident de plongée ou maladie de décompression*
  • Intoxication au monoxyde de carbone
  • Embolie gazeuse
  • Gelure
  • Surdité brusque
  • Occlusion de l’artère centrale de la rétine

Ces indications pourraient bientôt s’étendre au Covid long, aux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et aux lésions liées au sport.

* Prise en charge LAMal possible.

21%

La teneur en oxygène de l’air ambiant (+ 78% d’azote et 1% de gaz rares).

Déroulement d’une séance en trois phases

L’oxygène pur est administré par voie respiratoire via un masque facial ou une cagoule spécifique. Cette thérapie accroît l’oxygénation des tissus lésés et réduit la prolifération de bactéries se développant seulement dans un milieu pauvre en oxygène. Ce renouvellement cellulaire s’appelle l’angiogenèse.

  1. Compression (15 minutes) : la pression monte à 2,5 ATA* (équivalent à 15 mètres sous l’eau). Le patient ou la patiente doit équilibrer ses oreilles grâce à plusieurs manœuvres (déglutition, manœuvre de Valsalva, mastication d’un chewing-gum, bâillement).
  2. Plateau ou traitement (65 minutes) : les molécules d’oxygène « s’accrochent » aux cellules sanguines et se diffusent dans les tissus, y compris les régions mal vascularisées. Cette phase d’hyperoxygénation temporaire atteint les zones lésées et stimule l’angiogenèse.
  3. Décompression (15 minutes) : la diffusion d’oxygène pur diminue lentement pour un retour progressif à la normale.

chambre hyperbare

* Atmosphère technique absolue.

Efficacité

Selon les indications, 30 à 40 séances d’oxygénothérapie hyperbare sont nécessaires pour un effet bénéfique. Des études ont montré leur efficacité pour certaines séquelles de la radiothérapie, notamment la proctite ou la cystite radiques (inflammation du rectum ou de la vessie). Pour d’autres atteintes, comme celles de la mâchoire, de la bouche ou des nerfs, les résultats sont prometteurs, mais nécessitent encore d’être confirmés.

Contre-indications

Absolues :

Relatives (avec des mesures adaptées) :

Temporaires : Pathologies mineures (rhume, otite, rhino-pharyngite, etc.)

Avant chaque séance, une consultation médicale vise à détecter une éventuelle contre-indication.

Effets indésirables (peu fréquents et réversibles)

  • Douleur de l’oreille et du tympan durant la compression, due à une mauvaise équilibration de l’oreille moyenne
  • Myopie hyperoxique (effet direct de l’oxygène sur le cristallin de l’œil)
  • Crise hyperoxique ou « convulsion », due à l’administration d’oxygène à haute dose

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  • Clémentine Fitaire

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