Texte: 

  • Laetitia Grimaldi

Photos: 

  • Bogsch & Bacco

Quand l’anesthésie évolue pour la planète

Si son engagement pour le confort et la sécurité des patients et patientes est une priorité absolue, l’anesthésie fait face à un dilemme majeur : l’urgence de faire évoluer certaines de ses pratiques pour lutter contre la pollution qu’elle engendre. Car son impact est considérable. En cause ? Les gaz anesthésiants qui sont aussi… « à effet de serre », le volume de déchets générés au bloc opératoire ou encore les difficiles alternatives aux instruments médicaux à usage unique. «Arrivant troisième des systèmes de santé les plus polluants au monde par habitant, la Suisse n’est pas une bonne élève en la matière. Mais les initiatives se multiplient, notamment aux HUG dans le cadre de la stratégie de transition écologique dans les soins », souligne la Dre Laurelie Perret, cheffe de clinique au Service d’anesthésiologie.

Avant d’illustrer : «Les dernières avancées concernent la réduction du recours aux gaz anesthésiants. Une fois expirés par les patients et patientes, ils sont rejetés directement dans l’atmosphère où ils persistent plusieurs années. Nous recherchons des solutions pour les capter en amont. Dans l’intervalle, nous avons éliminé de notre pratique le plus polluant (le desflurane) et réduit l’utilisation du sévoflurane, délétère également, en recourant plus fréquemment à des anesthésies intraveineuses ou locorégionales. Quand des gaz restent nécessaires, par exemple chez les enfants, leur usage est optimisé pour limiter leur impact environnemental. Parmi les autres avancées : le tri spécifique de chaque déchet au bloc opératoire et une bien meilleure gestion des médicaments délivrés au cas par cas. Concernant les instruments à usage unique utilisés, nous dépendons beaucoup des avancées de l’industrie.» Et de conclure : «La marge de progression reste considérable et chaque geste compte.»

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