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Reprendre le contrôle de son dos

Le programme multidisciplinaire individualisé du dos (ProMIDos) s’adresse aux patients à risque de chronicité ou avec douleur chronique.

Vous avez mal aux cervicales, aux dorsales ou aux lombaires, voire souffrez d’une sciatique depuis un certain temps malgré un traitement classique (antidouleurs et physiothérapie). Ces douleurs ont engendré des arrêts de travail répétés et un risque de chronicité pointe à l’horizon. Autant de raisons de ne pas voir l’avenir en rose. Pourtant, une nouvelle approche existe: ProMIDos. Ce programme multidisciplinaire individualisé du dos est proposé en ambulatoire à l’Hôpital Beau-Séjour depuis septembre 2013. « Il s’adresse à des personnes qui ont besoin d’une prise en charge spécialisée et multidisciplinaire. Un bilan initial effectué par plusieurs professionnels est nécessaire pour être inclus », souligne le Dr Maximilian Schindler, chef de clinique à l’unité de médecine physique et réadaptation orthopédique.

Le patient remplit un questionnaire détaillé et rencontre un médecin rhumatologue ou rééducateur qui effectue un examen clinique complet. S’ensuivent trois rendez-vous: avec un physiothérapeute, un ergothérapeute et un psychiatre ou un psychologue. Le premier teste la souplesse, la force et la motivation, « car la prise en charge est active. Il n’y a pas de massages ou de fango (boue chaude). Il est important d’avoir une bonne adhésion thérapeutique », précise le Dr Schindler. Le second recueille des données professionnelles et sociales et, au moyen de photos, identifie les situations de la vie quotidienne qui engendrent le plus de difficultés, de peur ou de douleur. Le troisième s’appuie sur un questionnaire de personnalité et recherche durant l’entretien une souffrance (anxiété, dépression), des freins au niveau des croyances (peur du mouvement) ou encore des contrariétés au travail (mobbing).

Objectif fonctionnel

Ces trois professionnels et le médecin discutent ensuite de chaque cas. « C’est un moment clé pour cerner le patient et l’orienter au mieux », insiste le Dr Schindler. Finalement, le médecin revoit la personne pour déterminer un objectif fonctionnel personnel à atteindre. Exemples: je vais améliorer mon confort de marche entre mon domicile et le supermarché, je reprendrai une activité sportive, je retournerai au restaurant sans crainte de rester assis.

Le programme dure généralement deux mois, à raison de deux à trois séances hebdomadaires. Le patient, en arrêt de travail ou non, suit des séances de physiothérapie en piscine ou en salle de gym, mais toujours en groupe (jusqu’à sept personnes), « pour la motivation liée aux échanges avec les autres ». Il s’entretient avec l’ergothérapeute sur les questions professionnelles ou participe à des groupes de parole animés par un psychiatre afin de partager son vécu, sa motivation, voire sa colère ou ses frustrations. « Au final, la personne repart avec une boîte à outils pour gérer les différentes situations qui posent problème. Il a des clés pour l’avenir », conclut le Dr Schindler. Au besoin, un autre programme groupal peut être proposé.

L’ergothérapeute identifie les situations de la vie quotidienne qui engendrent le plus de difficultés.

Programme intensif

Si ProMIDos est récent, PRODIGE est proposé en ambulatoire à l’Hôpital Beau-Séjour depuis 2007. Ce programme dos des institutions universitaires genevoises, tel est le sens de l’acronyme, s’appuie également sur une équipe multidisciplinaire, composée de médecins, physiothérapeutes, ergothérapeutes, psychiatres et psychologues. Il s’adresse par contre uniquement aux personnes souffrant de maux de dos chroniques au niveau des lombaires et en arrêt de travail (depuis moins de deux ans).

« Ce programme intensif de quatre semaines, dont les deux premières à plein temps, est destiné à des groupes de six personnes. Au menu, séances de physiothérapie, piscine, relaxation, groupes de parole, informations sur des thématiques médicales en lien avec le dos. Avec comme objectif de restaurer la fonction, d’avoir moins mal et de se réintégrer dans une vie socioprofessionnelle », résume le Dr Maximilian Schindler, chef de clinique à l’unité de médecine physique et réadaptation orthopédique. Et, comme pour ProMIDos, il est important de définir en début de programme des objectifs fonctionnels. Non pas un seul cette fois, mais trois.

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