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  • Giuseppe Costa

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Etre soigné chez soi

L’unité de soins palliatifs communautaire assure confort et qualité de vie aux patients au domicile et en EMS.

« Nous voulons offrir une approche palliative et de qualité à toute personne, quel que soit son lieu de vie. Ainsi, nous intervenons aussi bien au domicile, qu’en établissement médico-social, en clinique ou encore en institution de santé. Nous sommes à disposition des patients, de leurs proches, des médecins traitants et soignants pour des consultations ou des conseils téléphoniques et intervenons à leur demande », résume la Dre Sophie Pautex, responsable de l’unité de soins palliatifs communautaire (USPC), rattachée au service de médecine de premier recours.

Cette unité comprend deux médecins des HUG et une infirmière de l’institution genevoise de maintien à domicile (imad). Créée le 1er janvier 2012, elle complète le dispositif des équipes mobiles des HUG (lire Au chevet des patients). Elle répond également à la stratégie nationale de soins palliatifs et aux attentes de la population. Alors que 142 personnes ont été suivies la première année, leur nombre s’élève à 174 en 2013, dont plus des trois quarts à leur domicile. Quel est leur profil ? Les deux tiers sont des patients cancéreux, les autres souffrent de maladies neurologiques, de décompensation cardiaque, de graves problèmes respiratoires ou encore de douleurs sévères. « Ce sont toujours des situations difficiles et complexes pour les médecins traitants. Nous ne nous substituons pas à eux, mais souhaitons leur apporter notre compétence et expérience dans les soins palliatifs, notamment dans la prescription médicamenteuse », explique la Dre Pautex.

Hospitalisations évitées

Le but est d’améliorer la qualité de vie des patients et de leur famille, notamment par le traitement de la douleur et de problèmes physiques (nausée, essoufflement, etc.) ou psychologiques. « Nous avons pu éviter des hospitalisations. De plus, lorsqu’elles ont été nécessaires, nous les avons anticipées pour qu’elles aient lieu directement à l’Hôpital de Bellerive ou dans une unité de soins des HUG sans passer par les urgences », relève la Dre Pautex. Autres objectifs: aider à la rédaction de directives anticipées, informer et orienter au sein du réseau de soins la personne soignée et soutenir les proches.

De plus, l’USPC collabore avec les différents acteurs impliqués dans les soins palliatifs à Genève. « Cette unité est d’un grand soutien pour nos infirmières et le travail en partenariat favorise le développement de compétences réciproques », se félicite Sandrine Gelez, responsable des pratiques professionnelles à l’imad. « Il est très précieux pour les EMS d’avoir accès à l’expertise de cette unité consultante pour des conseils médicaux et infirmiers, en particulier lors de situations très complexes », note de son côté Geneviève Stucki, secrétaire générale de la Fédération genevoise des établissements médico-sociaux. Relevons encore que l’USPC mène des activités de formation (Lire Sensibiliser tous les professionnels) et de recherche.

La Dre Sophie Pautex (à gauche) et Monique Getreau, infirmière, lors d’une consultation à domicile.

Soutien et réconfort

Roland est opéré pour un cancer du pancréas. Une année plus tard, un contrôle montre que le mal s’est généralisé avec des métastases. Verdict implacable: on lui donne quelques mois à vivre. Son épouse Simone gère dans un premier temps les soins, mais lorsque les traitements deviennent plus lourds, elle accepte bien volontiers de l’aide.

« Notre médecin traitant nous a expliqué qu’il travaillait main dans la main avec l’unité de soins palliatifs communautaire (USPC). Cela a rassuré mon mari qui a une grande confiance en lui et a accepté ces soignants », dit-elle. Depuis lors, tous les matins une infirmière de l’institution genevoise de maintien à domicile vient pour une injection de morphine intramusculaire, la mesure de la glycémie ou encore le contrôle du cathéter. Les médecins de l’USPC passent régulièrement ou sur appel si besoin, de même que le médecin traitant.

La prise en charge se fait de concert. « Toutes ces professionnelles sont formidables et compétentes. Elles sont réconfortantes et super efficaces. On peut vraiment compter sur elles. C’est un soutien énorme. Sans cette aide, mon mari n’aurait pas pu rester à la maison », relève Simone. Elle sent malgré tout que physiquement, à 78 ans, les forces commencent à lui manquer et qu’elle devra peut-être se résoudre à l’hospitaliser. « Dans ce cas, ce sera à l’Hôpital de Bellerive où je sais, pour avoir accompagné des amis, qu’il sera en de bonnes mains.»

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