Pour améliorer la connaissance et la prise en charge du trouble de la personnalité borderline, différents acteurs de l’Arc lémanique ont coproduit une formation spécialisée. Une initiative utile, désormais reconnue au niveau européen et mondial.
C’est un trouble qui concerne 4 à 6 % de la population, mais reste encore peu pris en charge hors structure hospitalière. Pour inciter le réseau de soins à se former au trouble de la personnalité borderline (TPB), différentes instances de référence ont travaillé à la mise en place de formations spécialisées autour de cette thématique.
Une collaboration est née entre les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), l’Université de Genève (UNIGE), l’Université de Lausanne (UNIL), le Réseau Fribourgeois de Santé mentale (RFSM) et des professionnelles et professionnels installés en privé. Elle permet à tout personnel soignant en santé mentale (psychothérapeutes, psychiatres, psychologues, etc.) de s’initier à la prise en charge du TPB. Les cours sont dispensés par des personnes accréditées dans le modèle de soin en question. « D’une durée de quelques jours, ces formations sont surtout destinées à améliorer la connaissance de ce trouble et à sensibiliser aux différentes approches disponibles, telles que la thérapie comportementale dialectique ou celle basée sur la mentalisation. Des cours plus approfondis, pour celles et ceux qui seraient intéressés, sont également proposés », explique le Pr Nader Perroud, médecin adjoint agrégé, responsable de l’Unité du trouble de la régulation émotionnelle des HUG.
Un trouble mal diagnostiqué
Bien que très présentes dans les services de santé mentale et les institutions psychiatriques, les personnes avec un trouble de la personnalité borderline sont toutefois mal diagnostiquées et prises en charge. « Jusqu’à très récemment, le TPB n’était que peu enseigné dans les formations post-graduées en psychiatrie et psychologie, qui se concentrent principalement sur d’autres pathologies telles que la schizophrénie et les troubles de l’humeur. Cette maladie est encore fréquemment confondue avec le trouble bipolaire, pourtant totalement différent en termes de manifestations et de traitements », regrette le Pr Perroud.
Souvent démunies face à cette patientèle complexe, les équipes soignantes ont elles-mêmes fait émerger une forte demande de formation. « La prise en charge de ce trouble a longtemps été négligée alors que, paradoxalement, elle a ouvert la voie à une grande richesse de psychothérapies efficaces. Ces thérapies spécifiques fonctionnent d’ailleurs pour de nombreuses autres pathologies psychiatriques et n’attendent que d’être mieux connues », conclut l’expert.
Un vaste choix de formations
Pour obtenir des informations détaillées, rendez-vous sur les catalogues de formation des différentes institutions concernées :
- Hôpitaux universitaires de Genève: formation initiale à la thérapie comportementale dialectique (TCD) et aux bonnes pratiques cliniques (GPM),
www.hug.ch/formation-continue
- Université de Genève: formation initiale aux thérapies basées sur la mentalisation (TBM),
www.unige.ch/formcont/cours
- Centre hospitalier universitaire vaudois et Université de Lausanne: formation à la thérapie comportementale dialectique, aux bonnes pratiques cliniques ainsi qu’à la psychothérapie focalisée sur le transfert (TFP),
www.chuv.ch/fr/psychiatrie/dp-home/formation
Texte:
- Clémentine Fitaire
Photos:
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