Centre de référence pour les blessures ou malformations des membres supérieurs, le Service de chirurgie de l'enfant et de l'adolescent peut compter sur l’expertise de la Dre Christina Steiger-Tuk, seule chirurgienne orthopédique pédiatrique spécialiste de la main de l’enfant au niveau national. Rencontre.
Quels types de pathologies de la main prenez-vous en charge ?
Dre Christina Steiger-Tuk : Nous intervenons dans quatre grands domaines. Notre expertise particulière est mise au service des malformations congénitales des membres supérieurs ou inférieurs nécessitant une chirurgie. Ces pathologies sont rares et ont besoin d'un traitement hautement spécialisé. Les HUG font office de centre de référence au niveau national. Quant aux cas les plus courants pris en charge dans notre service, ils sont d’ordre traumatique et post-traumatique, tels que les fractures de doigts ou du poignet, les mauvaises guérisons ou encore les problèmes ligamentaires et tendineux. Un autre champ d’action est la chirurgie reconstructive dans un contexte de mutilation de la main ou du bras. Enfin, nous intervenons également sur le plexus brachial, en cas de nerfs endommagés, dans le but de redonner sa fonction au bras.
Pourquoi vous être tournée vers cette double spécialité pédiatrique – orthopédie et chirurgie de la main – dont vous êtes la seule à pouvoir vous targuer en Suisse ?
J’ai rapidement souhaité m’orienter vers la chirurgie de la main. Pour cela, en Suisse, il était à l’époque nécessaire de commencer par un cursus d’orthopédie ou de chirurgie plastique. Durant ma formation, j’ai rencontré un fort attrait pour l’aspect pédiatrique et il m’a donc fallu suivre une spécialisation propre à chaque spécialité. À cela s’ajoute le besoin de mise en pratique des connaissances. Pour ma part, je suis allée en France pour approfondir mon expertise de la chirurgie des malformations congénitales. Mis bout à bout, mon parcours d’études jusqu’à mon poste de médecin adjointe a duré 18 ans, ce n’est pas rien ! Et cela explique sûrement le peu de spécialistes au niveau national, mais aussi mondial.
Est-ce un domaine en évolution, notamment d’un point de vue technologique ?
En effet, c’est une spécialité peu impactée par les développements pharmaceutiques, mais plutôt par des innovations technologiques. De grandes opportunités sont apparues avec l’évolution de la 3D, notamment dans le domaine de la reconstruction. Nous avons maintenant accès à des machines ultra-performantes telles que l’IRM, les scanners ou encore les Patient-specific guides, des dispositifs médicaux à usage unique imprimés en 3D qui nous accompagnent dans la préparation préopératoire. Ces technologies nous ont permis d’affiner la précision de nos interventions et devraient continuer d’évoluer dans le futur pour repousser toujours plus loin l’excellence de la prise en charge.
Pour contacter l’Unité d’orthopédie et de traumatologie pédiatriques :
Hôpital des enfants
Rue Willy Donzé 6
1205 Genève
+41 (0)22 372 40 01
Pour la consultation du membre supérieur :
+41 (0)22 372 54 57
audrey.christinet@hug.ch
Intervenir sur une main XXS
La main est un organe complexe qui possède de nombreuses structures, dont la taille peut être extrêmement petite chez l’enfant, rendant l’intervention particulièrement délicate. En cas de malformations congénitales, l'anatomie est souvent altérée et les interventions chirurgicales doivent en tenir compte. En ce qui concerne les traumatismes et leurs séquelles, la croissance du squelette peut favoriser l’autocorrection de certaines pathologies, mais peut aussi les aggraver. La guérison chez les enfants est plus rapide et les résultats postopératoires obtenus sont beaucoup plus satisfaisants que chez l’adulte. Les enfants présentent en outre une grande capacité d’adaptation, leur permettant d’intégrer rapidement un fonctionnement différent du membre touché.
Sous-section:
Texte:
- Clémentine Fitaire