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  • André Koller

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Les proches au cœur des soins

A l’Hôpital de Bellerive, l’entourage, au centre du dispositif de soins, est accueilli de jour comme de nuit.

Une fête mexicaine ! C’est peutêtre ce que l’on s’attend le moins à trouver derrière les discrètes portes coulissantes de l’Hôpital de Bellerive. Et pourtant, elle bat son plein dans la cafétéria, avec cuivres, cordes, percussions et une ribambelle d’invités tourbillonnants en un joyeux carnaval. Ce genre d’événement n’est pas rare ici. « Des anniversaires, des Noëls, des mariages ou des repas de famille, on organise de tout », sourit Dominique Paillet, infirmière responsable (IRU) au service de médecine palliative.

Visites libres

Les activités de ce genre font partie intégrante du concept de soins palliatifs. En effet, dans ce domaine, les proches représentent une dimension essentielle de la prise en charge. « Dès l’admission des patients, une mission importante des soignants consiste à identifier les personnes qui sont importantes pour eux », précise Bénédicte Lasne, également IRU. Ce n’est donc pas un hasard si les visites sont libres. Chacun vient quand il veut et reste aussi longtemps qu’il le souhaite. Pour faciliter la présence des proches auprès des patients, l’Hôpital de Bellerive a même aménagé un studio à leur intention. De plus, un espace dédié aux enfants facilite la visite des parents ou des grands-parents hospitalisés.

Le souci de l’entourage s’exprime également dans l’organisation des unités. Ainsi, une infirmière, ou une aide-soignante, répond 24h/24 aux appels de la famille. Ou encore, après chaque décès, les proches reçoivent une lettre, signée par l’équipe soignante, et accompagnée d’une brochure Le deuil et vous. « Le facteur humain prime ici. Nous traitons d’abord des personnes, dans leur globalité, ensuite des maladies », appuie Dominique Paillet.

Lettres de remerciements

Et la démarche rencontre un franc succès. Pour preuve, les nombreuses lettres de remerciements reçues par les équipes. Dans tous ces témoignages, les amis et les familles retiennent avant tout la disponibilité du personnel soignant, l’écoute attentive et l’attention aux problèmes même non médicaux. « Nous devons aussi tenir compte et respecter les différences culturelles, comme le refus du traitement de la douleur. Dans certaines traditions, la souffrance est un passage obligé vers un monde meilleur », relève Bénédicte Lasne.

L’accompagnement des proches constitue d’ailleurs une forme de prévention générale. Il n’est pas rare qu’un décès révèle des conflits latents ou dénoue de situations compliquées. « Cela peut déclencher des crises aiguës ou des réconciliations. Par notre disponibilité, notre écoute, nous pouvons faire en sorte que ces moments, toujours forts, se passent le mieux possible pour tout le monde », analyse Dominique Paillet.

Les proches viennent quand ils veulent et restent aussi longtemps qu’ils le souhaitent.

Un studio pour les proches

Lorsque chaque instant compte, on aimerait rester 24h/24 avec l’être cher qui va peut-être nous quitter. Mais dans la chambre du malade, on dort mal. On s’épuise. Il fallait donc faire quelque chose pour faciliter cet accompagnement. « Il existe désormais un studio d’une à deux places destiné aux proches. Il est mis à disposition pour plusieurs jours. On profite mieux de ces moments qui restent lorsqu’on est bien reposé », note Dominique Paillet.

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